En marchant dans la rue, on laisse traîner une main sur le côté, au hasard de ce qu’on pourra bien longer : mur, grillage, palissade, haie. On passe de la douceur de la brique à la rugosité du crépi, les doigts s’engourdissent au fur et à mesure ; tout à coup ils rebondissent sur les barreaux d’une barrière, les losanges d’un grillage, d’où sort parfois du feuillage, qu’on attrape au passage. Souvent, les parents, la maîtresse, râlent mollement, pour le principe. « Ah non, arrête d’arracher les feuilles ! Et puis regarde ta main, elle est toute noire ! ». On fait comme si on n’avait pas entendu, ils n’insistent pas. Ils n’ont peut-être pas oublié.
Catégorie : L’enfance, c’est bon comme…
… se laisser tomber dans l’eau en marchant (#1)
On fait mine de ne pas l’avoir remarquée qui s’étend devant nous, on marche en surjouant cet air de rien. On dépasse le bord et on disparaît, souplement, à la verticale, comme avalé(e) par un plancher mou et vivant. La sensation de chute dure à peine, le cœur n’a pas le temps de se soulever, est tout de suite accueilli(e), enveloppé(e).
J’inaugure ici une série d’instantanés d’enfance… ceux dont on se souvient, au hasard d’un détail, ou qu’on remarque en observant ses/des enfants.
L’objectif : savourer de petits retours en enfance, y rejoindre nos petits ; retrouver notre enfant intérieur, sa vitalité, sa joie de vivre… N’hésitez pas à m’envoyer les vôtres !